Time Out… pour se calmer
Le Time Out est un moyen d’aider les enfants, et les adultes, quand les émotions deviennent trop fortes, une période pour faire retomber la pression qui donne à chacun une chance de se calmer. La version du Time Out de ce programme d’éducation comporte deux niveaux.
Le premier niveau marche bien pour les enfants entre 3 et 8 ans. En tant que parents, on garde le contrôle en donnant un temps mort (Time Out) à un enfant qui choisit d’enfreindre les règles familiales. Le Time Out nous aide à garder des limites claires sans se plaindre constamment ni ajouter notre propre colère à celle des enfants. Le programme d’éducation suggère que le Time Out soit donné avec une voix calme comme une pénalité pour un certain nombre de comportements inacceptables, il est préférable de le garder en réserve pour l’agression, la violence, la destruction volontaire ou la méchanceté répétée.
Le deuxième niveau encourage les enfants à se familiariser à l’idée, à arrêter avant d’exploser en choisissant de se donner eux-mêmes un temps mort quand ils se sentent énervés. (On verra plus en détail comment gérer la colère en session 5). Les enfants qui apprennent eux-mêmes à se donner un Time Out quand ils ont besoin de se calmer méritent d’être complimentés pour avoir appris à gérer leurs émotions et leur comportement.
Le Time Out ne devrait pas être humiliant ou effrayant pour l’enfant, il est censé être une stratégie pour se calmer, et non pas une dure punition.
Etapes pour le Time Out
Avant
- Expliquez clairement l’idée du Time Out à l’enfant/aux enfants.
- Discutez de quel comportement conduira au Time Out, et accordez-vous sur une règle à son sujet.
- Choisissez un endroit pour le Time Out qui est à la fois ennuyant (une chaise basse, le sol) et à un endroit où l’enfant et le parent peuvent se voir.
- Décidez combien de temps ça va durer (entre 30 secondes et 2 minutes).
Quand une règle a été enfreinte
- Donnez un avertissement clair, en rappelant à l’enfant la règle qui n’a pas été respectée et qu’il/elle a une seconde chance (si vous avez une règle qui dit “ne pas frapper”, cela mérite Time Out, sans seconde chance)
- Si la règle est enfreinte une seconde fois, dites à l’enfant d’aller à l’endroit du Time Out.
- Ignorez tous les commentaires, promesses, disputes, supplications.
- Rappelez à l’enfant combien va durer le Time Out.
- Rappelez à l’enfant que le Time Out ne commence que quand il/elle s’assoit en silence; pendant le Time Out, et en particulier avec des jeunes enfants, restez proches mais ne lui prêtez aucune attention directe.
- Quand l’enfant est prêt, installez un minuteur, un sablier ou une montre, etc. pour le temps prévu. (Vous n’aurez pas besoin de rappeler le temps et cela aide à garder le Time Out neutre).
- Quand le Time Out est fini, félicitez l’enfant pour l’avoir bien pris (sans rien dire sur le comportement non désiré) et invitez-le/la à faire quelque chose de plaisant avec vous (Time in).
Plus tard (quand vous êtes calmes tous les deux et en fonction de l’âge de l’enfant)
- Demandez à l’enfant comment il/elle s’est senti juste avant de faire le choix qui a mené au Time Out.
- Demandez à l’enfant de suggérer ce qu’il/elle pourrait faire différemment si la situation se reproduisait.
Certains enfants trouvent difficile d’accepter qu’on leur donne Time Out. Un moyen de le rendre plus facile à accepter est de penser avec attention à comment parler de l’endroit du Time Out. S’ils s’asseyent sur un “coussin calmant” ou vont au “coin qui calme” vous allez renforcer l’idée pour eux (et pour vous) le message important qui est que Time Out est fait pour les aider à gérer leur fortes émotions dans un endroit sûr.
Si un enfant refuse d’appliquer le Time Out, posez-vous ces questions?
- Ai-je expliqué le Time Out assez clairement pour que l’enfant comprenne ce que nous faisons?
- Est-ce que mon enfant a l’habitude que je sois ferme et que j’aie des limites claires? (Si non, il se peut qu’il teste d’abord les limites)
- est-ce que je donne le Time Out quand je suis calme, et ainsi l’enfant ne se sent pas rejeté, humilié ou effrayé?
- Est-ce que je laisse l’enfant tenter d’échapper au Time Out en nous flattant ou en négociant)?
- Est-ce que l’endroit du Time Out est sûr pour l’enfant?
- Est-ce que je reste près de l’enfant pendant le Time Out? (C’est important avec les jeunes enfants).
- Est-ce que je garde une durée du Time Out courte?
- Est-ce que je complimente mon enfant quand le Time Out est fini, et on passe plus de temps ensemble?
Souvent il n’y a pas un seul enfant impliqué quand on a besoin de donner Time Out. Si c’est clair de savoir qui s’est mal comporté, alors vous saurez qui a besoin du Time Out. Parfois, ce n’est pas facile de savoir exactement ce qui s’est passé et dans ce cas, vous avez besoin de donner un bref Time Out aux deux enfants. Même si ce n’est pas complètement juste, c’est peut-être ce que vous pouvez faire de mieux, et cela fera arrêter à l’enfant de penser qu’ils peuvent vous convaincre que c’est la faute de l’autre enfant.
Si un ou plusieurs enfants se comportent vraiment bien, essayez de lui prêter de l’attention pendant que l’autre enfant est en Time Out, comme ça vous ne tombez pas dans le piège de donner plus d’importance au mauvais comportement qu’au bon. Par exemple, vous pouvez jouer avec lui ou lui demander de vous aider dans une tâche. Dès que le Time Out finit, invitez l’autre enfant à se joindre à l’activité pour aider à retrouver une bonne ambiance.
EXERCICE PRATIQUE : Utilisez cette page pour noter vos plans pour introduire le Time Out dans la famille.
PLANIFIER LE TIME OUT
- Comportement qui peut mener au Time Out si une règle sur laquelle on était d’accord n’est pas respectée.
- Où avoir le Time Out?
(vous pouvez avoir besoin de plusieurs endroits si vous avez plusieurs enfants)
- Combien de temps va durer Time Out pour chaque enfant de la famille
(30 secondes – 2minutes);restez assis sans rien faire 1 minute pour voir comment ça fait)
- Que puis-je utiliser pour chronométrer le temps?
- Que peut-on faire comme activité quand le Time Out est fini?
bonjour Karine,
merci pour ton blog. Je lance une discussion :
je ne suis pas hyper convaincue par le Time Out, qqchose me gène dans le fait de “déconnecter” avec l’enfant et ça ressemble à une punition déguisée appuyant un “mauvais ” comportement… je ne crois pas qu’un enfant “choisisse” d’enfreindre les règles familiales. Je pense qu’il exprime une émotion ou une difficulté d’une manière inappropriée et je me dis qu’il vaut mieux rester connecté et écouter les émotions à ce moment là, tout en redirigeant le comportement si nécessaire; “Tu as l’air en colère, c’est difficile ce qui arrive, ca te fruste cette situation…; en même temps, je ne peux pas te laisser faire du mal, te faire du mal, casser etc…” et proposer un câlin par ex.
Je me dis qu’un petit de 3 à 8 ans doit se sentir abandonné avec le temps mort.
Qu’en penses-tu?
A très vite
Karine
Bonjour Karine,
Merci d’avoir pris le temps de laisser un commentaire et toutes mes excuses pour le long délai de réponse.
Je suis completement d’accord avec toi sur ces phrases que tu utilises, elles montrent que tu comprends l’émotion ou les sentiments de l’enfant et c’est super important pour lui de se sentir compris. Le comprendre ne signifie pas qu’on accepte ses crises. On peut montrer qu’on comprend sa colere mais qu’on n’est pas d’accord avec ceratines manifestations de cette colere.
En ce qui concerne le time-out, je dois avouer que je l’applique que tres rarement car il y a des étapes à respecter et plutot que de mal le faire je préférais ne pas le faire. Je tenais cependant à l’introduire dans mon blog car jai rencontré de nombreux parents dans mes differents cours pour qui cette technique marchait très bien. Et un jour, mon fils de 4 ans a tapé un copain à la garderie et les dames m’ont dit l’avoir mis en time out et mon fils m’a expliqué très calmement ce qu’il a fait, pourquoi et quil avait eté puni pour cela.
Si le time out est appliqué avec toutes les étapes, il y a un moment de débriefing pour l’enfant après. Car envoyer l’enfant au piquet sans explication avant ou occasion d’en parler après serait complètement inefficace et ne ferait qu’accroitre la colère de l’enfant et faire grandir en lui l’idee qu’il est incmpris.
Merci encore pour ton interêt
Karine